Enfant : les raisons qui peuvent entraver son apprentissage de la marche

Un enfant qui ne marche pas à 18 mois n’est pas forcément en retard. La variabilité de l’acquisition de la marche peut s’étendre de 9 à 20 mois selon les recommandations pédiatriques, sans qu’il s’agisse d’un motif d’inquiétude immédiate.

Certaines pathologies neuromusculaires, un trouble du tonus, ou des facteurs environnementaux, peuvent toutefois interférer avec cette étape. L’observation attentive du développement moteur et la collaboration avec des professionnels de santé permettent d’identifier rapidement les situations nécessitant un accompagnement particulier.

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Comprendre les grandes étapes de l’apprentissage de la marche chez l’enfant

Avant d’arpenter fièrement le salon, un enfant doit passer par une succession d’étapes structurantes. L’apprentissage de la marche n’est jamais une simple histoire d’équilibre : c’est une progression méthodique, où chaque phase prépare la suivante. Si le schéma global reste similaire d’un enfant à l’autre, le tempo, lui, varie sans préavis.

Entre six et neuf mois, beaucoup découvrent la position assise, puis se lancent dans les déplacements à quatre pattes ou en rampant. Cette période forge la musculature, affine la coordination et pose les bases de la future verticalité. Ensuite vient la station debout, souvent agrippé à une table basse ou à la main rassurante d’un adulte. C’est l’antichambre de la marche autonome.

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Pour mieux cerner ce cheminement, voici les principaux jalons observés dans le développement moteur :

  • Maîtrise de l’équilibre : l’enfant ajuste progressivement son centre de gravité, stabilise son tronc et ses jambes, et apprivoise les déséquilibres.
  • Développement musculaire : les muscles des membres inférieurs, du dos et des pieds gagnent en force pour soutenir le poids du corps.
  • Coordination des mouvements : chaque tentative de pas mobilise une synchronisation subtile entre les bras, les jambes et le regard.

La marche, cette étape décisive, apparaît généralement entre 12 et 18 mois. Mais chaque parcours reste unique. Certains enfants s’élancent sans hésiter, d’autres multiplient les tentatives prudentes. Ce passage ne dépend pas seulement de l’âge du bébé : il reflète la maturation neurologique, la qualité des appuis et l’environnement dans lequel l’enfant évolue.

Pourquoi certains enfants prennent-ils plus de temps à marcher ?

Quand la marche tarde, l’inquiétude s’invite souvent au sein des familles. Pourtant, la plupart du temps, le développement psychomoteur suit sa propre logique, sans qu’une anomalie soit en cause. D’autres éléments, plus spécifiques, peuvent toutefois expliquer un retard de la marche.

Voici les principaux facteurs susceptibles d’influencer le rythme d’acquisition de la marche :

  • Facteurs physiques : un surpoids ou certaines particularités des membres inférieurs (pieds creux, dysplasie de la hanche, hyperlaxité ligamentaire) ralentissent parfois la progression. Les troubles orthopédiques ou des malformations du pied peuvent aussi entrer en jeu.
  • Environnement et stimulation : un espace restreint, peu propice aux explorations, ou un manque d’encouragements moteurs, freine l’envie de se redresser et d’avancer seul.
  • Causes neurologiques et sensorielles : certains troubles touchant la coordination, les réflexes ou la perception sensorielle (par exemple, une surdité profonde) retentissent sur la marche, souvent associés à d’autres signaux comme une asymétrie motrice ou des chutes répétées.

Un retard de la marche n’a pas toujours de conséquence, mais il doit alerter lorsqu’il s’accompagne d’autres difficultés motrices, d’une stagnation ou d’une impossibilité à mobiliser les membres inférieurs. Si, après 18 mois, l’enfant n’a pas esquissé ses premiers pas, une évaluation spécialisée s’impose. La diversité des rythmes reste la règle, mais chaque situation mérite d’être considérée avec attention.

Des conseils concrets pour encourager la marche en douceur

Pour soutenir l’apprentissage de la marche, privilégiez la motricité libre. Aménagez un espace sécurisé et ouvert, où l’enfant peut évoluer sans obstacles inutiles. Laissez-le pieds nus dès que possible : la sensation directe du sol stimule la musculature du pied, aiguise la perception et favorise la coordination.

Différents jeux simples dynamisent la progression : placez une table basse à proximité pour inciter à se hisser, disposez des objets attrayants à distance, encouragez à pousser quelques cubes. Ces défis quotidiens, adaptés au rythme de l’enfant, l’invitent à explorer la verticalité puis la marche, sans pression inutile. Valorisez chaque essai, encouragez les initiatives, mais ne cherchez pas à forcer les étapes. La confiance s’ancre dans les réussites comme dans les chutes.

Certains enfants préfèrent l’appui sur les meubles, d’autres sollicitent la main d’un adulte. Il est fondamental de respecter ces préférences : multiplier les injonctions ou presser l’enfant peut freiner ses élans. Les chutes, loin d’être un échec, sont le signe d’un apprentissage en mouvement. En créant un environnement bienveillant, en restant disponibles sans attendre la performance, vous offrez à l’enfant l’opportunité d’inventer sa propre façon d’avancer.

retard moteur

Où trouver de l’aide et des ressources si vous avez des doutes ?

Si le développement psychomoteur ou la marche suscitent des interrogations, il est possible de se tourner vers plusieurs professionnels. Le pédiatre reste le premier contact : il évalue la situation, repère les éventuels troubles neurologiques, orthopédiques ou sensoriels, et propose une orientation adaptée.

Dans certaines situations persistantes, absence d’appui sur les pieds après 18 mois, chutes fréquentes, différence marquée dans l’usage des jambes,, un psychomotricien ou un kinésithérapeute peuvent affiner le diagnostic et mettre en place un suivi individualisé. L’ergothérapeute, lui, agit sur l’autonomie gestuelle, tandis que le podologue vérifie la posture et la dynamique du pied. L’ostéopathe complète parfois l’accompagnement en cas de tensions musculo-squelettiques.

Les réseaux de protection maternelle et infantile (PMI) offrent écoute et conseils, avec un regard pluridisciplinaire. Les associations de parents, plateformes d’information et centres spécialisés dans les troubles du développement sont également à disposition pour répondre aux questions, partager des expériences et mieux comprendre les enjeux de la motricité chez le jeune enfant. Prendre le temps d’observer, d’échanger et de s’entourer, c’est déjà ouvrir la voie à de nouveaux pas.