Qui est le père de la pédagogie moderne ?
« Comment pouvons-nous donner accès à tous les savoirs ? C’est le titre de la première vidéo d’une série de vingt-six qui a été tournée entre 1999 et 2001. Écrit par Philippe Meirieu, spécialiste des sciences de l’éducation et de la pédagogie, ils ont été diffusés en France 5 à l’époque.
Qui était l’éducateur Comenius ?
Comenius est né en 1592 à Uherský Brod en Moravie (Royaume de Bohême, aujourd’hui République tchèque). Il mourut en exil près d’Amsterdam en 1670. Il était philosophe, grammatiste, éducateur et pasteur tchèque, membre de Mouvement protestant des frères moraves.
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Sa vie n’a pas été longue et calme. ORPHELIN À L’ÂGE DE 12 ANS, IL A ÉTÉ CORROMPU PAR DES GARDIENS SANS SCRUPULES DE SON PATRIMOINE. Il construit sa vie sur des études de foi et de philosophie. Ses années d’études l’ont terrifié, et c’est pourquoi il pourrait être motivé à réformer l’éducation plus tard. Il devient curé en 1616 et, en 1918, on lui confie l’importante paroisse de Fulnek. Il doit ensuite faire face au soulèvement des États de Bohême en 1621 pendant la guerre de Trente Ans. Il est chassé par les troupes espagnoles et doit fuir et laisser sa femme et ses enfants qui meurent de la peste avant de pouvoir les retrouver. En 1627, il a émigré avec quelques compatriotes.
Le moment viendra, Comenius, où la foule d’hommes bons vous honorera et honorera vos œuvres, vos espoirs et vos désirs. Leibniz.
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En 1630, à l’âge de 40 ans, il s’intéresse à la pédagogie. Ses idées le font connaître et il est entendu tant par les catholiques que par les protestants. Il est invité de 1651 à 1654 par le prince hongrois Sigismund Rakoczi, où il tente de mettre en pratique ses idées pédagogiques grâce à son statut de maître d’école. Il contribue également aux changements en Angleterre et en Suède, où il réforme les écoles à la demande de Louis De Geer, qui occupe une position économique importante en Europe après la guerre de Trente Ans. On lui a même proposé de diriger l’école à Harvard, dans le Massachusetts. Le cardinal de Richelieu invite également Comenius en France. Ce dernier envoie un de ses étudiants et amis à sa place, Joachim Hûbner, mais il vient quand Richelieu meurt.
Il se trouvait déjà en Hollande en 1656, après l’attaque du Les catholiques en Pologne détruit ses vingt dernières années de travail qu’ils vivent les dernières années. Il a vécu 78 ans, un âge rarement atteint à cette époque.
« Si les jeunes commencent leur éducation générale avec la bonne méthode, personne ne manquera de ce qui est nécessaire pour bien penser et agir. » Comenius
Le travail de fond de Comenius
Son esprit atypique lui a valu de nombreuses étiquettes, pas toutes flatteuses. Métaphysicien d’arrière-garde, faux prophète, précurseur des Nations Unies, père de l’éducation moderne, Galilée de l’éducation, inspiration de la franc-maçonnerie (son livre sur la réforme des affaires humaines, dont la première partie intitulé The Awakening of Everyone semble avoir inspiré le célèbre livre de James Anderson sur les constitutions franc-maçon) ou l’inspirateur qui draine le monde sur le plus rationalisme antichrétien des Lumières… Sa contribution à la pédagogie est néanmoins indéniable.
Comenius, contemporain de Descartes, s’intéresse beaucoup aux humains. Fidèle au mouvement protestant de son église, il proteste contre la toute-puissance du clerc catholique qui conserve le monopole de la connaissance à l’époque. Il ne veut plus d’écoles qui contrôlent le flux de connaissances transférées et empêchent l’accès à toutes les connaissances. Ces écoles obligent à mémoriser des milliers de lignes, sans réflexion ni enthousiasme. Il essaie de donner à tous les hommes accès à toutes les connaissances disponibles, « tout doit être enseigné à tout le monde, indépendamment de la richesse, de la religion ou du sexe ». Comenius va en effet encore plus loin, et c’est peut-être là que cela vous dérange. Il dit qu’à une époque où les femmes avaient un statut inférieur à celui des hommes, que les filles avaient les mêmes capacités intellectuelles que les garçons. Il appelle à une éducation gratuite pour tous et laïcs , et cela pour tous les enfants du monde ! Comenius consacre toute sa vie à l’amélioration des méthodes d’enseignement. Son travail est à la base du projet pédagogique de notre époque.
« Plus vous y réfléchissez, plus vous avez de chances de ne pas les comprendre. » Comenius
À l’époque, les connaissances se trouvent dans les bibliothèques, dans les manuscrits cachés dans certains monastères… elles sont loin d’être accessibles à la plupart. Comenius agit concrètement et invente le programme d’études secondaires en sept ans, de la sixième à la dernière année. Il invente la table des matières et l’index des livres pour en faciliter la recherche. Il a créé la première encyclopédie 150 ans avant Diderot ! Plus de 580 titres de Des livres sont publiés en son nom. Son idée est de classer les connaissances, de les suggérer dans l’ordre de leur complexité afin que même les personnes sans connaissances puissent y accéder et progresser… Il se bat également pour que les élèves en difficulté bénéficient de meilleurs soins.
Comenius invente également l’équivalent de la maternelle, des manuels scolaires et insiste sur le travail personnel de l’élève. Comenius préconise un rythme scolaire plus proche de celui des pays nordiques (sa réforme du XVIIe siècle en Suède a sans aucun doute eu des implications historiques), c’est-à-dire seulement 4 heures de cours par jour. Le reste du temps, il encourage les enfants à se remettre en question, à approfondir leurs connaissances, à rechercher des connaissances dans les livres, à construire leurs propres vérités, leurs sciences. Il croit que les enfants devraient apprendre le moins possible par cœur, mais plutôt savoir doivent savoir où ils peuvent trouver les informations dont ils ont besoin. Il encourage le travail artistique, les manuels, la musique et les jeux à apprendre, car il n’y a rien de mieux pour lui que d’apprendre et de s’amuser. Il décourage fortement les châtiments corporels, car pour lui, la contrainte est moins motivante, moins stimulante que l’enthousiasme, que la joie d’apprendre.